Literature
Le Dernier Epique
De cette matrice bondée, brillante et brûlante, je nais. Je suis véloce, incroyablement véloce. Le temps s'envole à mes côtés, mais je ne m'en soucie pas, car je ne sais pas m'inquiéter. Je suis libre et limité. Je ne suis que moi-même. Je suis un électron. Je suis propulsé au bout de l'univers, qui est aussi en son centre. Il n'est pas encore grand ; un jour, il le sera. Un jour, il sera si grand que la grandeur aura perdu son sens. Pour le moment, les miens se blottissent les uns contre les autres et forment de petits monticules. Ou bien ils s'écrasent les uns contre les autres, menant de terribles guerres qui ne durent qu'un instant et meurent en un flash. Moi, je vacille et je louvoie, je vole, je voyage et je voltige, pendant des centaines de milliers de vos années. C'est vrai. Je suis un nouveau-né, tout comme l'univers, et, dans un espace de temps qui verrait naître et mourir mille milliers des vôtres, je me contente de me promener. Et je ne m'en soucie pas, car je ne sais pas